La France suffoque sous les vagues de chaleur après avoir été claustrophobe sous les vagues du COVlD. Des Cassandre prédisent d’autres vagues à venir, de transformations, de hausses de prix, de protestations et de tensions sociales, ou d’autres choses. Au creux de la vague une tempête s’achève, une autre semble commencer. Il semble que les crises fonctionnent désormais ainsi, en tout cas dans notre manière de se les représenter. Notre société liquide (au sens où l’entend Zygmunt Bauman et non la météo du moment) divaguerait-elle au point d’être devenue un vaste terrain vague ?
Que faire ? surfer sur les vagues ? Trouver un autre « spot », de Nouvelles Vagues et de nouvelles histoires d’eau, mais où ? Ou rester en apnée le plus longtemps possible, en attendant un hypothétique mort-d ’eau ou la fin des tempêtes ? « Chaque vague en passant d'un butin s'est chargée » écrivait Victor Hugo. Je suis frappé de voir tant de gens s’épuiser à voler de vagues en vagues, ou s’asphyxier comme de vieux crabes de sable sous le ressac, souvent sans explication. Et il en résulte une forme de vague-à-l ’âme, peu romantique, de regret d’un temps révolu, de doute existentiel, de rejet sociétal ; Au-delà de l’épuisement, la difficulté d’être conscient de ce qui se joue et se transforme. Que faire ? travailler son « écologie personnelle », introduire la sobriété dans nos actions, s’obliger à la pause, cultiver le détachement et lâcher-prise ? Se reposer la question du sens ? Ou bien être attentif à ce qui nait de la vague, comme le fit Lucien Clergue en son temps ? Ou encore changer notre représentation des crises ? Tout cela est bien vague me direz-vous, mais n’est-ce point-là une caractéristique majeure de notre monde ambigu et impermanent ? Et vous, que faites-vous dans l’envers de la vague ou face au grand nuage obscur posé sur l’horizon?
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Jean-Philippe Gauvrit
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Mai 2024
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